Après des semaines (ou plutôt 12 jours… finalement ça fait 1,71 semaine 😁) de préparation, le moment était venu de passer du plan à l’action. Mon tout premier semi-marathon, mon premier dossard en course à pied. Entre excitation et stratégie improvisée, je me tenais sur la ligne de départ sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Voici comment s’est déroulée ma première expérience sur 21,097 km… quand la théorie laisse place à la réalité.
Un semi-marathon où rien ne s’est passé comme prévu… et c’est très bien ainsi.
Partie 1 : les préparatifs => Débuter en course à pied : comment j’ai couru mon premier semi-marathon pour mon tout premier dossard de course à pied. |
Du départ à l’arrivée : comment j’ai vécu mon premier semi-marathon pas à pas
Le jour J
Départ de la course : 9 h 20
Le compte à rebours a commencé.
Serein comme un taureau qui va à l’abattoir 😊
L’image peut paraître totalement antinomique, mais j’étais vraiment serein. De toute façon je n’avais plus le choix, alors autant faire en sorte que ça se passe tranquillement.
Réveil 2 h 30 avant l’heure de départ pour prendre un bon petit déjeuner. Il vaut mieux manger 2 à 3 h avant pour ne pas commencer un effort pendant la digestion. Je vous passe l’image 🤢.
Je n’avais pas envie de manger des pâtes, donc muesli, lait et protéines. Et du maté : il faut être bien hydraté.
L’avantage de la course à pied par rapport au vélo est qu’on a besoin de moins de matériel, le sac d’hydratation (je ne voulais rien prendre aux ravitaillements de l’organisation) ; le porte-dossard, casquette, lunettes et c’est parti.
J’ai un porte-dossard magnétique léger et très pratique, mais qui, malheureusement n’est plus commercialisé. Un Oxsitis Bib Belt. Il a 3 points donc conforme à la réglementation des triathlons. En plus il n’abîme pas le dossard.
Comment je m’habille ?
La météo se réchauffe, mais le matin, il fait frais (11/12 °C). Les prévisions météo sont « temps couvert ». Le ressenti de la température pourrait ne pas changer sans soleil.
Si je m’habille trop chaudement… je vais mourir de chaud et pourrais ne pas pouvoir me changer.
Je ne suis pas assez couvert, je dépenserai une quantité d’énergie importante pour maintenir ma température corporelle avec le risque de manquer d’énergie sur le final.
Crème solaire UPF 50+ comme toujours même s’il y des nuages, bandana pour ne pas avoir de la transpiration qui coule sur le visage (le même que pour le vélo), casquette multicolore, lunettes pour temps ensoleillé (foncées — j’expliquerai pourquoi je n’ai pas pris les lunettes avec verres photochromiques) et c’est parti. J’adore ma casquette même si l’avis sur elle peut être tranché.
Dommage que les nouveaux coloris soit si sobres… j’en aurai bien acheté une deuxième avec un style aussi étonnant. Je dérive du sujet principal.
J’ai choisi de m’habiller pour temps « chaud ». Pas envie de m’encombrer.
Au pire j’aurais un peu froid au début. J’ai couru par temps frais (entre 6 et 12°) avec la même tenue sans avoir (trop) froid. Et si ça ne passe pas je saurais qu’il faut prévoir de me couvrir plus chaudement. Je n’ai même pas pris de veste à mettre avant la course.
Hormis le départ qui peut être un peu rude. Après quelques centaines de mètres, ça va. Mais je ne partais pas pour un semi-marathon…
Soutien moral : supportrice au départ
Merci à ma Nath venue pour m’encourager. Elle me dit toujours que j’ai des problèmes et que je fais n’importe quoi (ce qui n’est pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus). Toujours est-il qu’elle est toujours là pour me soutenir ❤️.
Échauffements indispensables
Il y avait un échauffement dirigé que j’ai raté, car je suis parti un peu plus tard que prévu, le temps de déposer mes affaires à la consigne.
« Echauffe toi ! » « Fais quelque chose! », « Cours comme les autres » 😒🙄.
Nath, excédée par son Pascal 😅
J’avoue que je n’avais pas du tout envie de faire quoi que ce soit. J’estimais que mon destin était déjà scellé.
Je sais à peu près ce qu’il faut faire : petite course tranquille avec quelques accélérations pour faire monter le cœur, montées de genoux, talons-fesses, pas chassés, mouvement des bras…
Ça ne vous rappelle pas les cours d’EPS ? 🤯
Bref, à force d’insister j’ai fini par faire ça. J’ai couru environ 600 m en faisant les mouvements.
Nous dirons que ça m’a aidé. Merci ma Nath 😊
Et puis j’ai pu avoir des photos avant le départ.
Départ devant
Par la force des choses je me suis retrouvé dans les premiers sur la ligne.
À double tranchant : on est amené par le rythme de la masse, mais ceux qui sont devant sont en général ceux qui courent le plus vite. Gare à ne pas se cramer dès le premier kilomètre à suivre une personne qui court trop vite.
D’un autre côté, c’est plus simple de courir à son rythme sans être gêné par des personnes qui courent moins vite. On se fait distancer par ceux qui courent plus vite et rattraper par ceux qui étaient plus loin, on est tranquille.
Je vais devoir me gérer, car, malheureusement, quand je cours, les kilomètres les plus rapides sont le premier et le dernier.
2 minutes avant, le départ d’un coureur déficient visuel avec son guide. Big respect pour ces personnes qui en ont du mérite et sont des exemples de résilience. On a souvent à tendance à se plaindre pour pas grand-chose. Ça fait réfléchir. Il est parti comme une flèche en plus.
Le départ est donné avec environ 6 min de retard. Dès les premiers mètres, je suis embarqué par le flot de coureurs.
La vitesse des 2 premiers… 🤯 Je ne savais pas que je faisais un 200m.
5 premiers km trop rapides
Je sais déjà au bout des 400 premiers mètres que je cours trop vite. Je dépasse trop de monde.
Il faut parfois changer brutalement de direction si la personne devant ralentit ou court trop lentement. La femme devant moi sur la vidéo s’était trompé de départ 🫣
Je suis aux alentours de 4:00 – 4 :15 voire moins par moment. Une vitesse de 14 à plus de 15 km/h que je pense que je ne pourrais tenir tout le long.
Le paquet se décante progressivement dans le passage urbain et je cale mon rythme sur un petit groupe. Je cours un peu vite par rapport à mes courses habituelles, mais je suis confortable. Ma fréquence cardiaque s’est rapidement calé ~ 180 bpm. C’est une FC confortable pour moi malgré son caractère élevée.
Je saute de groupe en groupe, car je n’accélère pas dans les petites montées pour garder la même vitesse par souci de gestion. Ce serait bête de jeter de l’énergie inutilement pour suivre des coureurs qui courent trop vite pour moi.
Les 5 premiers km sont avalés en 22 minutes 21, soit une vitesse de 13,4 km/h. Donc avec une allure de 4 h 28. Ça représente un peu moins de 25 % du semi-marathon.
Je finis par courir en suivant le rythme d’un coureur habillé en vert en le laissant à distance.
J’ai croisé le coureur déficient visuel. Je n’ai pas compris comment.
Petite pause pipi ? Il est reparti et courait bien plus rapidement que moi.
En observation et apprentissage
Je ne connais pas du tout le milieu de la course à pied sur route, donc j’ai passé du temps a regarder ceux qui m’entourait, comment ils couraient, leur foulée, leur posture, leurs chaussures, leur équipement, etc…
Grande découverte. Il y a vraiment de tout avec des profils totalement différents. Il y a ceux qui paraissent totalement équipés au millimètre avec des chaussures nickel et puis d’autres qui semblent moins bien équipés, mais le niveau d’équipement n’influe pas nécessairement la vitesse en course.
Beaucoup courent sans lunettes, sans sacs ou gourdes d’hydratation. Impossible de courir sans lunettes pour moi. Je ne suis pas particulièrement sensible mais quand je vois la vitesse à laquelle les insectes percutent les lunettes par moment… Mieux vaut prendre des précautions. Les yeux sont précieux.
Mauvaise gestion de course
J’ai pu voir en direct une des participantes qui a mal géré son allure.
Je vais d’abord expliquer comment fonctionne l’aspiration, appelé aussi « drafting ».
Le « drafting »
Le drafting, en français aspiration-abri, est une technique utilisée dans les sports d’endurance, comme le cyclisme, la course à pied ou le triathlon, qui consiste à se placer juste derrière un autre athlète pour réduire la résistance de l’air (ou de l’eau).
🚴♂️ Le drafting en cyclisme
Le drafting est très efficace. Se placer dans la roue d’un autre cycliste permet de réduire la résistance aérodynamique de 20 à 40 %, ce qui économise énormément d’énergie. C’est la base des pelotons et des stratégies de groupe.
🏃♂️ Le drafting en course à pied
L’effet est plus modeste, mais réel, surtout à haute vitesse (course sur route, semi-marathon, marathon) : on estime que courir juste derrière quelqu’un permet de réduire l’effort de 2 à 6 % en fonction du vent et de l’allure. C’est pourquoi certains coureurs se calent derrière un « lièvre » (pacemaker) pour garder le rythme tout en s’abritant du vent.
🏊 Le drafting en natation
Dans les triathlons ou courses d’eau libre, nager derrière ou juste à côté d’un autre nageur permet de profiter d’un courant créé par le mouvement de l’eau, réduisant la dépense d’énergie.
En compétition
En fonction des épreuves, il peut être interdit.
-
-
- Le drafting est autorisé en course à pied et en natation.
- Il est autorisé dans certains formats de triathlon (comme le format sprint en élite), interdit dans d’autres (comme l’Ironman), auquel cas une distance réglementaire doit être respectée entre les coureurs ou cyclistes. Sous peine de pénalités pouvant aller jusqu’à une disqualification.
-
Ces explications terminées, je reprends mon histoire.
Cela faisait environ 1,5 km qu’une femme courait juste derrière moi. Je dirais que c’était entre le kilomètre 4 et le kilomètre 5.
Jusque-là, pas de problème. Comme je n’avais pas pris d’écouteurs, j’entendais sa respiration. Et j’ai trouvé qu’elle respirait très fort, ce que j’ai trouvé curieux à ce stade, car c’est le genre de respiration que j’ai quand je suis en bout de course. Vous savez les derniers kilomètres où on donne tout pour tenir ou pendant le sprint du dernier kilomètre.
Intérieurement je me suis dit que ça pouvait être sa façon de respirer, mais que si ça correspondait à l’état que je pouvais avoir… elle risquait de passer un mauvais moment pour finir.
Quelques centaines de mètres après (500 m ?), elle se décale et accélère brusquement ; me dépasse à toute vitesse pour rejoindre le groupe duquel je me laissais doucement décrocher. Vous savez, celui avec le coureur habillé en vert dont je parle plus haut.
Je n’ai même pas tenté de la suivre ni de rejoindre le groupe. Je les vois s’éloigner inexorablement. Je ne cours pas assez vite pour elle, c’est ok.
Puisque je ne me connais pas et suis en découverte, mieux vaut jouer de prudence.
Je continue à courir « tranquillement » et puis je la rattrape vers la fin du 7e kilomètre… quasiment à l’arrêt ; en agonie respiratoire. Elle a complètement explosé.
À 1/3 de la distance du semi-marathon… elle a dû passer des moments difficiles pour finir en espérant pour elle qu’elle a pu finir.
Cette scène illustre parfaitement ce qu’on appelle une mauvaise gestion de course. L’euphorie du départ, le désir de rester dans un rythme poussent parfois à dépasser ses limites bien trop tôt. Le corps, sur-sollicité dès les premiers kilomètres, finit par saturer. Résultat : des coups de fatigue précoces, une allure qui s’effondre, et souvent… une fin de course en souffrance. Note à moi-même pour plus tard.
Parfois, savoir ne pas suivre, c’est déjà bien courir.
C’est exactement la même chose pour aborder un col à vélo.
J’ai immortalisé sans le savoir sur le moment, l’instant du dépassement supersonique.
Entre le kilomètre 5 et le kilomètre 15
La montre bipe à chaque kilomètre et m’indique l’allure faite.
Sans surprise, elle a augmenté et je suis plus proche de 4:50 – 5:00 vers la fin.
Je suis assez régulier. Sans être vallonné, le parcours n’est pas tout plat et il y a des alternances de petites montées et de petites descentes. Je ralentis dans les deux.
Le premier pour ne pas faire d’accélération brutale que je pourrais payer par la suite.
Pour les descentes je me rappelle que j’ai des chaussures avec lequel je n’ai couru que 27 km avant le semi-marathon et qu’il faut que je fasse attention.
Je me dis quand même qu’il faudra que je surveille mon allure sur les prochains kilomètres si je veux me donner une chance que la moyenne finale soit dans mes clous (vous savez, le 4:40 qui trotte dans la tête depuis maintenant presque 2 semaines).
Je n’ai pas encore d’automatisme de course à pied et aucune idée de comment ressentir l’allure, le temps restant, savoir a quelle vitesse je devrais courir.
Le semi-marathon se fait sur deux tours : donc j’ai pris quelques repères, sans aucune idée de comment je pourrais les utiliser.
Le temps me paraît long.
Petit bonus
Il y avait un 10 km le même jour qui est théoriquement parti 10 min après les participants du semi-marathon.
Forcément les premiers sont partis très vite et vers la fin de mon premier tour, je me fais dépasser par une fusée qui me dit « salut Pascal !! tu le fais aussi ?! » tout sourire.
C’était Robin avec qui j’ai fait du vélo parfois, le fils d’un des membres de mon club de vélo.
Ça m’a fait hyper plaisir de le voir et, même si je ne pouvais courir avec lui (il a fait le 10 km en 38mn32, soit une vitesse de 15,57 km/h ; allure 3 : 51.
Ça m’a bien relancé.
Dégradation de la course : kilomètres 15 à 17
Je commence à ressentir le poids des kilomètres précédents. J’ai réussi à ne pas m’arrêter bien que la tentation fut grande. Je me serai bien trouvé une petite excuse pour aller fertiliser un arbre.
Petite claque au Pascal pour qu’il reste focus et l’envie était envolé.
Je n’ai pas de douleurs anormales (articulaires, tendons ou autres), mais j’en ai marre de courir, je commence à être fatigué et je sens que mes pas sont moins assurés.
À plusieurs reprises je me tords le pied dans un trou auquel je n’avais pas fait attention ou sur un dévers… ce n’est pas du tout le moment de finir comme ça.
Il y a une chose pour le moins débile que je fais : il m’arrive de fermer les yeux et de courir au rythme du son des pas, de la musique ou de l’allure en cours pour faire passer le temps. Voilà pourquoi j’ai pris des lunettes foncées : il y a des spectateurs. Sur un parcours rectiligne sans aspérités c’est parfait mais par moment ce n’était pas du tout la bonne chose à faire.
Une femme avec une foulée parfaite et des cheveux attachés en queue de cheval qui tournoient me dépasse à grande vitesse. Elle court trop vite, mais j’accélère un peu et prends comme point de mire ses cheveux.
Jusqu’au moment où elle disparaît dans la forêt au loin.
Pascal !! Reste focus !
Mon allure augmente progressivement (ma vitesse diminue), chaque mètre me semble interminable et j’ai du mal à me visualiser le parcours.
Je regarde la montre : 17 km et quelques… il reste un peu moins de 4 km à courir. À une allure de 5:00, ça fait 20 min, mais ça veut dire que je dis adieu à mon objectif. Pourrai-je vraiment cela et ne pas tout tenter pour y parvenir ? Je ne crois pas.
Je m’accroche à ce que je peux pour maintenir le rythme. Je me relance un peu dès que je me fais dépasser.
Providence !
Vous vous souvenez du coureur habillé en vert dont j’ai parlé au début ?
Figurez-vous que je le rattrape et le vois quelques centaines de mètres devant moi vers le 18e kilomètre. Il a certainement explosé en route puisqu’il était très loin devant moi.
Je regarde ma montre : 1h20 de course. Rapide calcul : reste environ 3 km. Admettons que je les cours à 5:00 ; ça fait 15 min. Ça veut dire que je peux atteindre mon objectif réaliste.
Je ne sais pas si 5 minutes de moins ça représente beaucoup par rapport à l’effort en court. Je me dis que ce serait presque possible d’atteindre l’objectif optimiste.
Pourquoi presque en fait ? C’est totalement faisable en fait ! (je dois avouer que, malgré l’enthousiasme du moment, je n’en avais aucune idée sur le moment – et surement plus très lucide non plus. 😅🥲)
Je vous avoue qu’à ce moment, je sautillais un peu de joie dans ma tête. C’était presque fait.
Résultat ? Voilà ce qu’il me reste à faire ⬇️
Objectifs :
-
-
- Rattraper le coureur habillé en vert
- Le dépasser
- Le semer
- Passer en « beast mode » et finir à fond
- Savourer ma gloire personnelle de ce temps canon qui entre dans ma légende
-
En maîtrisant quelque peu l’euphorie qui me gagne, j’accélère progressivement pour ne pas faire n’importe quoi et je le rattrape mètre après mètre.
J’ai couru environ 1,6 km pour le rattraper et, arrivé à son niveau, je me suis dit que, tant qu’à faire autant le dépasser et ne pas attendre.
Je le dépasse, accélère un peu et continu. Je me retourne et constate que, finalement, je l’ai semé.
Yes!!
Une bonne chose de faite !
Mais voilà, j’ai couru un peu plus vite que précédemment et je commence à sentir mes jambes me brûler. Je garde quand même le rythme puisque j’y suis presque.
Je me fais dépasser par un coureur galvanisé par deux femmes qui court à côté de lui pour l’encourager avec des pancartes. Il plafonne.
Je suis dans le dernier kilomètre et je suis passé en mode « tu as fini, tu donnes tout ». Et donc, petit challenge, je dois finir devant lui. ABSOLUMENT !
J’accélère, mais plus brutalement. Mes jambes me font immédiatement sentir qu’elles sont au bout. Je ne peux pas laisser ça comme ça, donc je force et finis par le rattraper et le dépasser devant ses supportrices. Il tente le forcing, mais ne peut pas courir plus vite. Sorry…
Le final se fait sur une piste d’athlétisme dans un stade.
Je rentre sur le stade derrière un coureur qui court vite, j’ai dû accélérer encore plus brutalement.
Je n’en peux plus, j’ai mal aux jambes ; très mal aux jambes.
Je regarde ma montre et je vois 1 h 38 😮
C’est possible ça ?!
J’accélère et cours aussi vite que possible jusqu’à la ligne. Et un cœur aux alentours de 190 BPM.
Je stoppe la course sur la montre et je vois 1h38 ‘50 !
Impossible !! Il y a forcément une erreur.
Je saute (intérieurement) de joie jusqu’à ce que je sois rattrapé par la réalité du moment avec des jambes au bord des crampes… Calme-toi Pascal.
Je finis par me traîner sur la pelouse et me jette dessus allongé en croix.
Pascal, tu l’as fait !!! Mieux que ça !! Tu as fait mieux que prévu.
D’autant plus que ce résultat a été confirmé par les résultats officiels.
Un moment particulièrement intense de voir le résultat. Je peinais à y croire. J’ai déjoué tous les pronostics. J’ai fais honneur à mon dossard dans mon référentiel.
Et ça, ça n’a pas de prix.
Un moment un peu incompréhensible
Je n’ai pas pris de ravitaillement sur ceux de l’organisation, car la boisson Iso+ m’a suffi. Je n’ai même pas eu faim ou ressenti le besoin de prendre une pâte d’amande. Incroyable.
J’avais soif d’eau après la ligne d’arrivée, donc je vais au ravitaillement qui ne me faisait pas particulièrement envie… bref.
Je demande si je peux avoir un verre d’eau et la femme me demande si j’ai mon gobelet.
Je lui réponds que je n’en ai pas. Réponse ?
« Ben j’en ai pas » d’un ton que j’ai trouvé un peu sec.
Ok 🤷♂️ merci quand même.
J’ai presque eu l’impression que je l’emmerdais.
Réduction des déchets sur les évènements sportifs
Pour prendre un peu de hauteur et de recul. Il est vrai que, depuis quelques années, dans un souci de réduire l’empreinte carbone et les déchets. On ne trouve plus la profusion de gobelets en plastique comme avant et on demande souvent aux participants de se munir de leur contenant pour les ravitaillements. On ne va pas se mentir ; faire des économies aussi.
Généralement il y a quand même un faible nombre de gobelets sur les ravitaillements.
OK. Pourquoi pas. Mais il n’y a aucune mention de cela dans le règlement du semi-marathon de Trappes que j’ai lu.
Et en PLUS, il y avait plein de gobelets sur les ravitaillements de la course sur le parcours.
Bref !
Excusez-moi de n’avoir prévu qu’un sac d’hydratation… ça m’a un peu saoulé d’autant plus qu’elle n’avait pas l’air de même essayer de vouloir me trouver une solution.
Du coup je suis rentré chez moi directement.
Pas de médaille à l’arrivée.
Pff ! Pas de médaille de finisher…. Mais un t-shirt en souvenir. Récupéré en même temps que le dossard.
Bon, ce n’est pas la fin du monde, mais un peu frustré quand même.
Je sais que beaucoup se diront que ça ne sert à rien et je sais que, quand on commence à en avoir énormément, on peut finir par les jeter. Cela dit je trouve ce souvenir plus utile qu’un t-shirt. D’autant plus qu’on l’obtient même si on n’a pas fait la course. La médaille symbolise l’accomplissement.
Pourquoi pas un t-shirt en supplément, mais ce n’est pas un souvenir pérenne. Si on le met, il s’abîme et c’est quand même bien moins pratique si on veut exposer ses souvenirs sportifs. En plus il n’y a même pas le millésime dessus.
Je ne sais pas combien ça coûte une médaille pour un organisateur d’évènement sportif, je me dis que ça ne doit pas aller chercher bien loin.
En plus de ce que je viens vous raconter…
Je n’y retournerai pas.
Ce que j’ai appris grâce à mon premier semi-marathon
Le corps est capable de bien plus qu’on imagine
Il y a quelques années, courir 5 km me semblait long. Aujourd’hui, j’ai enchaîné 21 km et ce n’était pas totalement un miracle. C’était le résultat de petits efforts répétés, de constance (même imparfaite) qui m’a fait progresser. Le corps s’adapte. Il encaisse, progresse et répond présent quand il faut.
En passant la ligne, je n’y croyais pas quand j’ai vu le temps sur la montre
« J’ai fait ça ? » Oui, je l’ai fait.
Les sensations de course à pied
Au-delà de la performance, ce semi-marathon m’a surtout permis d’affiner ma connaissance de mes sensations de course. J’ai pu mieux identifier quelle allure je pouvais tenir, à quel moment mes quadriceps commençaient à fatiguer, et comment mon seuil de confort évoluait sur la distance. Les sensations que j’ai habituellement sont proches du néant. Et le fait de ne pas avoir d’écouteurs m’a permis aussi de mieux m’écouter. À double tranchant. Je les utilise pour rendre le temps qui passe plus supportable.
Je ne pourrais pas vous parler de mon seuil aérobie et tout ça. J’ai quand même réussi à transposer mes sensations en course avec les données fournies par ma montre. Très intéressant pour améliorer les prochaines courses à pied que ferai. Ce type d’expérience est irremplaçable : on peut lire et suivre tous les plans d’entraînement qu’on veut, c’est en courant qu’on apprend vraiment comment son corps réagit à l’effort prolongé.
Entre autres… Je ne comprend pas tout je dois bien l’admettre.
Je sais désormais mieux quelles allures sont soutenables pour moi, et où commence la zone rouge.
Le mental est une arme, mais aussi un piège
Ça, je le savais déjà par rapport au vélo. De mon point de vue, courir est beaucoup plus difficile.
Il y a toujours un moment où le corps ou une partie de la tête veut dire « stop »… C’est toujours le mental qui fait la différence. À partir du 15e kilomètre, c’était dur. Je ne doutais pas de franchir la ligne, mais j’avais envie de ralentir…
Il faut rester focus sur son objectif, se visualiser, faire ce qu’on veut faire et rester concentré sur chaque pas, chaque respiration.
J’ai trouvé des distractions pour focaliser mon attention sur autre chose que le fait de ne pas avoir envie de courir. C’est un peu pareil sur les très longues sorties à vélo où, parfois j’utilise un oiseau qui vole pour garder le rythme.
Le mental peut être un frein, ou un moteur — tout dépend de la façon dont il s’exprime.
Aucune préparation n’est parfaite — mais c’est OK
Je n’ai pas suivi un plan béton sur 12 semaines. Ma préparation, si on peut appeler ça comme ça, était courte, plutôt chaotique même. J’ai fait de mon mieux avec ce que j’avais. Et ça a suffi : c’est passé et bien au-delà de mes espérances.
Ce semi-marathon m’a encore montré qu’il ne fallait pas attendre que tout soit parfait pour se lancer. On progresse en avançant, pas en attendant. Et parfois, l’action précède la confiance.
Faites-vous confiance
Ce qui s’est passé n’était pas censé se passer. J’ai fait un super chrono pour mon premier semi-marathon. On pourrait même dire que j’ai fait honneur à mon premier dossard de course à pied.
Je ne dis pas qu’il faut faire comme moi et se lancer dans des opérations sans préparation, mais écoutez-vous. Si vous attendez d’être prêt pour vous lancer un défi, vous passerez peut-être à côté de quelque chose.
Et au pire, osez, tentez
Croyez que c’est possible. Lorsque vous croyez que quelque chose peut être fait, et que vous le croyez vraiment, votre esprit trouvera des moyens de le faire. Croire en une solution ouvre la voie à une solution.
David J. Schwartz
Si ça ne se passe pas comme prévu, vous créerez d’autres occasions en faisant différemment.
Arrêter d’attendre le moment parfait, le plan parfait, le corps parfait… Il ne viendra sûrement jamais. Ce qui compte, c’est d’oser se lancer, même avec ses doutes.
L’échec n’existe que quand le joueur décide d’abandonner, avant ce n’est qu’un palier indispensable à votre réussite.
Johann Dizant
Je veux recommencer
C’est peut-être ça, la plus grande révélation de ce premier semi-marathon : j’ai envie d’y retourner.
Honnêtement ? Je n’ai pas pris de plaisir pendant cette course. Quel plaisir après avoir passé la ligne ! Sensations incroyables.
Malgré la douleur, la non envie ; malgré les derniers kilomètres… ou peut-être justement à cause de tout ça.
Pas pour souffrir à nouveau, mais pour mieux me connaître, mieux me comprendre. Pour avancer plus loin.
J’aime ces moments où je me retrouve face à moi-même, dans ma propre adversité.
J’ai envie de mieux préparer le prochain. De courir plus de façon fluide. De gérer l’effort plus finement. De passer un palier.
Et puis, il faut dire aussi que certains semi-marathons se déroulent dans des décors extraordinaires. Comme le semi-marathon des sources du Lac d’Annecy.
Ça donne envie… N’est-ce pas?
Et puis il y a une médaille à l’arrivée… 😒
D’ailleurs ça me fait penser à cette citation… ça ne sent vraiment pas bon cette histoire.
Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. »
Emile Zátopek
Même si je me suis dis que le marathon doit être un sacré morceau. Je n’ai touché du doigts que la moitié de l’effort.
Et toi, as-tu déjà relevé un défi qui t’a poussé à te dépasser, que ce soit en sport ou ailleurs ? Raconte en commentaire !