Le plus haut col d’Europe pour commencer la journée : L’Iseran.
Le parcours : Tignes — Valloire
En théorie : 119,3 kilomètres, 2726 m de dénivelé et une altitude maximale de 2770 m.
Détail des cols et informations
Se représenter le col de l’Iseran et son altitude de 2770 m donne une autre dimension à la journée.
Entre la raréfaction de l’oxygène et la chute de la température due à l’altitude ; la journée pourrait être épique. Je remercie le site https://climbfinder.com/fr qui m’a autorisé à utiliser leur profil de cols pour mon article.
Col de l’Iseran à partir de Tignes
Col du télégraphe
Déroulement
9 °C au départ de Tignes
Difficile de savoir comment s’habiller en partant. Veste ou pas veste ?
Finalement je suis parti en tenue d’été, l’effort me réchauffera.
J’ai bien fait, car dès le départ ça monte sévère. La Montée des Brévières est une mise en jambe pour le moins musclée. Elle est courte, mais suffisante pour bien se réchauffer.
Sans difficulté jusqu’à Val-d’Isère
Cette route est le prolongement de la montée de Tignes gravi la veille. Malgré la route large et une circulation peu dense, ce n’est pas la partie la plus agréable. Le revêtement n’est pas toujours idéal et il y a également un tunnel.
Avant-goût du périple avant le pied du col
L’une des choses surprenante (et un peu effrayante) est qu’après avoir dépassé le Val d’Isère, on voit sur sa droite le début du col de l’Iseran. Il y a de quoi s’inquiéter avant même d’avoir commencé.
Mais le paysage à venir semble grandiose.
Une ascension tranquille
Il fait beau et pas trop chaud, les températures sont remontées depuis le départ.
Une belle vue sur Val D’Isère et la route en contrebas où on voit le début du col. Sublime.
J’aurais eu trop chaud avec une veste de mi-saison.
La montée s’est faite sans encombre. Le col est long et exigeant, mais régulier et sans « coup de cul ».
J’ai été surpris de la facilité. Il est possible que l’anticipation ait rendu l’ascension plus facile (par rapport à la souffrance à laquelle je m’attendais).
Fort heureusement, je n’ai pas eu de problème particulier relatif à l’altitude (j’avais pris deux bouffés de Ventoline par précaution le matin).
En revanche, on sent la température diminuer malgré l’effort durant l’ascension.
Après le pont ça monte fort jusqu’à la fin.
Température très fraîche au sommet
Le sommet se rapproche, le vent se lève et il y a même des plaques de glace par endroit.
Au sommet, il fait froid. À peine arrêté, on est totalement refroidi et le vent fort abaisse la température ressentie.
Le temps de me ravitailler un peu, je suis presque frigorifié. Je me couvre le haut du corps avec une veste pour la descente. Le vent était dantesque.
Vallée de Maurienne avec un vent de face
La descente du col était par endroit piégeuse avec des revêtements pas toujours bons. La montagne travaille la route.
J’ai vu pas mal de cyclistes faire des écarts à cause du vent. Cette partie ne me concerne pas vraiment, car ma configuration passe très bien le vent malgré les roues hautes (45 mm à l’avant et 50 mm à l’arrière).
Je n’ai pas été surpris par une rafale de vent qui pousse le vélo au point de me faire faire un écart. J’ai choisi mes roues en partie en fonction de ce critère en particulier.
Il faut faire très attention. J’ai vu un cycliste qui a dû se faire une belle frayeur.
De mon côté, je descends toujours serein sur ce point.
Après la « vraie » descente du col qui est devenu plus agréable par la suite, un très long faux plat tout le long de la vallée, mais avec un vent de face significatif.
Étant seul, j’ai dû m’employer pour maintenir ma vitesse, la moindre baisse de régime se faisait sentir immédiatement. Finalement pas la partie la plus agréable, les seuls moments de répit étaient les petites bosses à grimper sur le parcours. Un comble.
Après un arrêt à Lanslebourg pour déjeuner et une très bonne surprise avec les fromages du coin (Abondance, Beaufort et tomme : mon préféré étant le premier). J’ai retiré la veste pour ne pas risquer la surchauffe.
Les relais à l’avant du groupe entre Modane et Saint-Michel-de-Maurienne paraissaient interminables et nous n’étions que 4/5 à tirer le groupe. Pas facile.
Une vallée sublime
Un petit détour par Sollières-Sardières vers Aussois très sympathique qui a mis le groupe à l’abri du vent pendant quelques kilomètres. Cela permet d’éviter la grande départementale qui peut être très fréquentée par les véhicules. Une pause au calme.
Cette vallée vaut vraiment le détour. Il y a de super randonnées à faire, des points de vue à couper le souffle et on y mange très bien. Les amateurs de fromages et charcuteries y trouveront leurs bonheurs.
Cela m’a rappelé de très bons souvenirs de vacances dans la vallée de la Maurienne en 2016.
Un petit arrêt a Termignon pour la photo souvenir avec un membre du groupe et puis nous nous sommes relayés pour rattraper le groupe.
L’avantage est que le revêtement est bon et très agréable.
Il n’y a des panneaux drôles visibles uniquement dans ces régions.
Un col mythique exigeant
Seconde partie de la journée : le col du Télégraphe.
Gravi lors de la 17e étape du Tour de France 2017 que j’ai vu à la télévision, ce n’est pas le plus long des cols de la région. En revanche, le début avec une moyenne à 8 % pendant près de 5 kilomètres doit faire très mal.
Je le commence sans appréhension, pensant qu’il sera forcément moins difficile que l’Iseran, mais je dois avouer que ce col m’a fait mal.
Bien plus que l’Iseran.
Il est beau et agréable avec ses passages dans la forêt à l’ombre. Un peu de fraîcheur, ça fait beaucoup de bien.
Mais les derniers kilomètres sont terribles malgré la pente « adoucie ». Que l’on soit clairs, cela reste moins élevé que le début, mais à 6 % de moyenne tout de même.
Je suis arrivé au sommet rincé et bien content que cela s’arrête.
Je vous laisse juger mon état au sommet. Les plus difficiles ne sont pas toujours ceux auxquels on pense.
2 kilomètres d’introduction pour demain
Pour finir la journée, le début du col du Galibier, environ deux kilomètres après Valloire pour rejoindre l’arrêt pour la nuit.
L’enchaînement Col du Télégraphe puis le col du Galibier doit être quelque chose. Il faudra que je le fasse un jour.
À noter la présence d’un ruisseau, la Valloirette apportant de la fraîcheur. Et les sculptures du « 11e concours international de sculpture sur paille et foin ». C’est vraiment quelque chose à voir, les réalisations sont impressionnantes.
La diffusion télévisée du Tour de France a montré quelques images aériennes.
Bilan final
120,67 kilomètres et 2621 m de dénivelé selon mon GPS
Effectués en 5 h 36 soit une vitesse moyenne de 21,5 km/h.
Impressions physiques
J’ai eu de bonnes sensations hormis la fin du col du Télégraphe qui fut douloureux.
C’était une belle journée, le col de l’Iseran est vraiment magnifique. J’en ai pris plein les yeux toute la journée.
Finalement, après le col du télégraphe, ça allait mieux. Le parcours étant presque fini.
Je me suis bien étiré, massé et pris une dose de protéines pour récupérer au mieux.
Bien entendu, il faut aussi boire en quantité suffisante. La bière est plus que facultative, mais appréciable. J’ai bu en plus 2 litres d’eau minérale durant la soirée.
Altitude
C’était pour moi une première au-delà de 2500m d’altitude.
Je n’ai pas souffert de l’altitude : c’était ma principale crainte ; surtout par rapport à mon asthme.
Ce qui est particulier, c’est qu’on peut sentir la raréfaction de l’oxygène au fur et à mesure que l’on monte. On sent l’évolution des efforts et de la respiration.
Je me suis forcé à garder une respiration plus profonde et régulière pour ne pas avoir de point de côté ou pire. Un col à une pareille altitude est un effort particulier.
Cependant, il est indispensable de prendre de quoi se couvrir quand on se lance.
Je peux vous dire que le ressenti au sommet en tenue d’été était plus proche du 6 °C que de 12.
D’autant plus que la descente peut être (très) difficile à gérer si on est tremblotant et crispé sur les freins.
Bilan matériel
Rien de particulier à signaler sur ce point.
Plus aucun bruit au pédalage, le bonheur absolu.
Encore conforté par le choix des roues. Elles ont fait leurs preuves, la prise au vent latéral des roues est un critère primordial pour moi, surtout quand elles sont hautes.
J’avais pu m’en rendre compte pendant la préparation. Des sorties avec des rafales aux environs de 70 km/h.
Incroyable ton article ! Vraiment très complet! C’est un travail énorme derrière ces belles images d’arrivée.
Bravo et chapeau.
Je découvre le cyclisme par toi….je suis bleufée par cette force mentale !
Merci Delphine 🙂
Génial ce périple ! J’y étais en mode rando avec ma fille au milieu des marmottes il y a 2 ans et ai adoré … Merci pour ce beau partage qui rappelle de merveilleux souvenirs !
Merci Ophélie 🙂 Content que ça rappelle des souvenirs agréables.
Autant le vélo « ça va », la rando j’ai du mal… 😀 J’ai un immense respect pour les marcheurs.
Mais il y a des choses magnifiques a voir qu’on ne peut voir autrement.