Comment se préparer pour l’inconnu à vélo : les points clés.
Étudier et s’informer autant que possible
La première étape consiste à se renseigner autant que possible pour :
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- Tenter d’évaluer la difficulté globale
- Identifier les passages difficiles
- Anticiper les difficultés environnementales
Je remercie le site Climb Finder qui m’a autorisé à utiliser leur profil de cols pour mon article. J’ai beaucoup utilisé ce site et les descriptions pour la préparation.
L’évènement : La route des Grandes Alpes à vélo en 8 jours.
Un voyage qui s’annonce épique que j’introduis ici : TransAlpes 2022 : Introduction
Spécificités
L’altitude
Je n’avais jamais roulé en altitude. Tout au plus, les 1325 m du Grand ballon d’Alsace.
Sur le parcours j’avais identifié 5 cols a plus de 2000 m d’altitude dont 3 supérieurs à 2500 m
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- Col de l’Iseran – 2 764 mètres
- Col de la Bonette – 2 715 mètres
- Col du Galibier – 2 642 mètres
- Col de l’Izoard – 2 360 mètres
- Col de Vars – 2108 mètres
Difficile de savoir comment le corps peut réagir pendant un effort avant de l’avoir vécu.
Il faut aussi ajouter que je suis asthmatique depuis enfant. Mon asthme a été traité durant l’enfance mais j’ai eu quelques crises ces dernières années dans des contextes bien particulier.
Je ne m’en préoccupe guère dans ma vie de tous les jours (je n’y pense pas du tout en fait) mais j’ai toujours de la Ventoline dans ma sacoche de vélo au cas où.
Mon médecin traitant m’a conseillé de prendre une bouffée quand je sentirai que j’ai plus de mal a respirer. Il m’a aussi précisé que je pouvais en prendre de façon préventive le matin avant de partir pour éviter une crise soudaine. J’essaierai d’y penser pendant la semaine.
Mon asthme associé à l’altitude pourrait rendre certains jours particulièrement difficile.
Les cols longs
Dans les Alpes, certains cols dépassent 20 kilomètres. Le kilométrage officiel du col de l’Iseran est d’environ 47 kilomètres. En réalité il est divisé en 2 parties.
Le fameux col du Galibier : plus de 18 kilomètres.
La montée vers Tignes/Val Claret depuis Bourg Saint Maurice. Ce n’est pas un col mais elle a une longueur de près de 30 km.
Même si la pente n’est pas forcément raide tout le long, l’effort sur la journée est prolongé.
Selon certains cyclistes avec qui j’ai pu échanger, c’est l’inverse des Pyrénées où la plupart des cols sont moins longs, mais plus pentus en moyenne.
L’enchaînement de sorties difficiles pendant une semaine
C’était vraiment le point que je craignais le plus. Je fais régulièrement du vélo plusieurs jours d’affilé. En revanche, lors d’un tel voyage, on est « contraint » de rouler tous les jours pour finir les étapes.
8 jours à rouler quotidiennement avec 2 demi-journées de pause dans la semaine. Sacré morceau.
Je n’avais pas non plus l’habitude d’autant de dénivelés successifs.
La chaleur voire la canicule estivale
Un autre point qui peut rendre le voyage particulièrement difficile. Un effort prolongé et intense sous une chaleur écrasante peut mal finir si on est déshydraté ou épuisé physiquement.
Pour ça il n’y a pas de secret, il faut rouler quand il fait chaud pour acclimater son corps.
C’est un effort bien particulier qui peut être dangereux sans préparation.
Bien entendu, il faut prendre des précautions pour ne pas se mettre en danger et rouler en toute sécurité.
J’explique cela dans mon article 10 conseils pour faire du vélo avec la chaleur.
Ayez un objectif et une échéance S.M.A.R.T
Il s’agit d’un concept de management par objectifs introduit en 1954 par Peter F. Drucker. Il est aujourd’hui utilisé dans de nombreux domaines (marketing, management, gestion de projet etc.) et applicable à de nombreux sujet de la vie de tous les jours.
Définition de l’acronyme dans sa version française (de l’anglais Specific, Measurable, Assignable, Realistic Time-related). On en trouve de nombreuses variantes.
Si vous venez de commencer le vélo et faites une sortie de 50 kilomètres par semaine, ne vous lancez pas dans un BRM 300 avec 3000 m de dénivelé qui a lieu deux semaines plus tard.
Je grossis un peu le trait, vous avez dû comprendre où je veux en venir.
On peut progresser rapidement avec un programme adapté, mais le vélo est un sport qui demande du temps. D’autant plus que le corps aura besoin de repos et de récupération pour augmenter ses capacités.
Avoir des objectifs S.M.A.R.T quand on pratique le vélo permet de ne pas bruler les étapes, d’éviter les blessures, se voir progresser et surtout prendre du plaisir et profiter de cette merveilleuse activité.
Pourquoi s’entraîner et se préparer ?
Cette question peut paraître bête ou évidente, mais quand je vois comment certains (ne) se sont (pas) préparés pour le même voyage… je me dis que ce n’est peut-être pas si évident que cela.
Pour moins souffrir…
« Souffrir avant pour moins souffrir pendant »
Je ne sais pas si on peut élever cette phrase au rang de mantra, mais c’est ma version du « No pain no gain ».
En français : « pas de douleurs pas de bénéfice » ou « qui ne se donne pas la peine ne gagne rien » ou assimilé.
Le vélo est un sport « difficile » (le plus difficile ?). Je mets entre guillemets, car la difficulté est accompagnée de dépassement de soi et d’intense satisfaction. Ce n’est pas de la souffrance gratuite quand il y en a.
Le revers de la médaille est que ça peut être très cruel lors des moments les plus défavorables.
L’effort peut paraître interminable, surtout quand la pente s’élève.
Il n’y a qu’à voir le faciès et les retours des cyclistes professionnels sur certaines courses et le nombre d’abandons parfois associé.
Il ne faut donc jamais sous-estimer un effort.
Mais une bonne préparation repousse voire supprime ces moments de souffrance.
… et profiter des paysages et de l’expérience.
Le but principal d’un pareil voyage reste quand même d’en profiter. Contrairement à une traversée motorisée, le vélo permet de profiter longuement des paysages puisqu’on roule plus lentement et chaque lacet offre un point de vue différent.
Lors de mes voyages en Alsace, j’ai pu faire les deux : voiture et vélo sur certains ballons.
Je peux vous dire que ça n’a rien à voir. En plus, on a le sentiment de pleinement mériter la vue du sommet (et la petite photo avec le panneau du col qui va avec). L’effort donne une autre dimension à ce que l’on voit et une satisfaction plus importante.
C’est une saveur différente.
N’ayant pas d’enjeu particulier de victoire ou de temps à battre, on a tout le loisir de profiter. Je pense que les cyclistes professionnelles profitent moins des paysages vu la vitesse à laquelle ils montent et les enjeux associés.
Les principaux axes de la préparation
N’ayant pas de chambre hypoxique sous la main ou la possibilité de faire un stage en altitude. Je n’ai pas pu entraîner cet aspect. Il ne me restait qu’à compter sur mes capacités naturelles (ou me rendre compte de leurs absences).
L’endurance : les étapes dureront plusieurs heures
L’endurance est la capacité de maintenir un effort continu sans se fatiguer trop rapidement. Indispensable pour le vélo de route dont les sorties peuvent être longues.
L’endurance peut être améliorée par des entraînements de longue durée et d’intensité modérée.
Mais attention de ne pas trop en abuser.
La force : le dénivelé des étapes et la pente
Il faut de la force dans les jambes pour appuyer sur les pédales pour rouler vite et accélérer, surmonter la pente qui s’élève, résister au vent et sprinter.
Quand les pourcentages de pentes sont élevés (>10 %), la force musculaire nécessaire pour avancer à une vitesse régulière est importante.
Vélocité : prolonger l’effort avec « aisance »
La vélocité permet de pédaler rapidement à une cadence élevée. Elle permet de minimiser la fatigue musculaire par rapport au pédalage « en force ».
La notion de cadence élevée est subjective. Je considère qu’au-dessus de 95 tours/minute elle est élevée.
Faut-il privilégier la vélocité ou la force ?
Aucun des deux. Ces deux composantes sont complémentaires et doivent être travaillées pour des performances harmonieuses.
Grosso modo, pédaler en force va fatiguer plus rapidement les muscles et faire monter l’acide lactique. De l’autre côté, les cadences élevées augmentent la fréquence cardiaque et peuvent provoquer des blessures si le corps n’est pas correctement échauffé.
Se concentrer sur la musculation rajoute du poids qu’il faudra tracter dans les montées. A contrario, la vélocité permet de se reposer musculairement et de changer de rythme. Malgré tout, il faudra de la force pour tenir les variations et maintenir des vitesses élevées.
Il faut donc trouver un équilibre entre les deux. Pour rappel de notion de physique simple, la formule de la puissance
Puissance (watts) = Vitesse (m/s) X Force (newtons)
Mon programme
Le voyage se déroulant début juillet, je me suis donné 6 mois de préparation. C’est très large, mais c’est un objectif S.M.A.R.T.
Cela peut se faire en moins de temps.
Voici comment je voyais les choses : 3 blocs de deux mois avec des exercices spécifiques.
Mois 1 -2
Travail d’endurance, appelé couramment « foncier » dans le langage courant du vélo, avec une préparation mentale grâce aux conditions hivernales.
Quand on passe de longues heures dans le froid, sous la pluie et face au vent ; les sorties sont difficiles. La bonne nouvelle est que cela renforce le mental et la résistance à l’effort. En sachant que l’hiver je roule très souvent seul, car les membres de mon club évitent de sortir certains de ces jours.
Évidemment, pour éviter « l’effet diesel », j’ai ponctué les sorties de quelques accélérations régulières en fonction de la sortie.
Le parallèle avec les moteurs de voiture est parfait. Les moteurs diesel sont faits pour maintenir un rythme régulier très longtemps. Étant sportifs, nous devrions avoir le même caractère d’un moteur essence d’une voiture sportive qui peut changer de rythme brutalement tout en maintenant ses performances.
Si l’on compare avec les coureurs qui sont souvent spécialisés, le vélo est une activité complète et il faut pouvoir faire du fond, rouler vite, faire des relais et sprinter.
Mois 3-4
Plus d’intensité pendant les sorties, facilité par les conditions climatiques qui se réchauffent.
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- Semaine avec des sorties intenses 5/6 jours par semaine pour apprendre à gérer la charge et la fatigue.
- Rajout de cote raide pour s’habituer à l’effort en pente.
- Travail de la vélocité sur des portions de plat durant des périodes > 15 minutes en maintenant une vitesse élevée (> 35 km/h)
Et dans des montées « longues » de plus de 1 kilomètres à une cadence supérieures à 80 tours/minute.
Pour pallier l’absence de cols : monter aussi vite que possible avec un maximum de puissance sans chercher la facilité en diminuant le développement.
Ce genre de sorties sont dures… J’aurais voulu pouvoir vous dire que je me suis arreter pour le plaisir de prendre une photo mais à ce moment j’étais complètement mort, je ne sentais plus mes jambes. Quelque part dans le Vexin.
Mois 5-6
Sortie spéciale « dénivelé » en chassant les cotes difficiles aux alentours.
Sortie longue avec du dénivelé à inclure dans une semaine chargée 2 fois.
Arrêt complet 1 semaine avant le départ pour récupérer, réduire la fatigue musculaire ; capitaliser le travail des dernières semaines et faire des réserves énergétiques.
Les points de vigilances
J’ai identifié des sujets annexes mais importants auquel il faudrait prêter attention. L’entrainement sportif est une chose mais il doit être intégré dans une hygiène de vie favorable.
Dans le cas contraire cela revient à vouloir remplir une baignoire avec une passoire.
Limiter les toxiques
Il faut éviter les prises d’alcool régulières et importantes. L’alcool altère les performances et les capacités de récupération.
Le sommeil
Le sommeil est très important quand on pratique du sport de façon régulière ou intensive pour plusieurs raisons.
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- Le sommeil est indispensable pour la récupération musculaire. En partie grâce aux hormones de croissance libérées quand on dort. Celles-ci favorisent la régénération cellulaire et la réparation des fibres musculaires « cassées » pendant l’effort.
- Réduire la fatigue physique et mentale vous permettra de continuer les efforts tout en gardant le moral.
- Diminuer le risque de blessures.
Le manque de sommeil va réduire les capacités de l’organisme à encaisser les contraintes physiques et les capacités de régénération. - Amélioration des performances.
La durée et la qualité du sommeil sont étroitement liées aux performances sportives. Il joue un rôle dans la motivation, le mental et la concentration.De nombreuses études scientifiques traitent le sujet : l’importance du sommeil pour maximiser la performance sportive ainsi que les effets du manque de sommeil.
Il y a énormément de publications sur le sujet. Et cela est valable pour toute activité y compris non sportive. Quelques unes en bas de page 1
Adapter l’apport alimentaire
On devient ce que l’on mange et on est ce que l’on consomme.
Sans tomber dans les extrêmes et vivre une vie d’ascète (ce qui serait bien dommage), il faut faire attention et contrôler ses apports alimentaires.
Quand j’ai commencé à faire du vélo, je me suis vite rendu compte qu’il faudrait manger différemment pour pratiquer de façon régulière. Je sentais mon corps asphyxié et je manquais d’énergie sur le vélo malgré ce que je mangeais.
À l’époque j’étais un adepte des fast-foods, du soda et mangeait environ 4 kg de viande rouge par semaine. Sans compter tout le reste.
Il faut éviter les aliments ultra-transformés, les aliments trop sucrés et favoriser les aliments complets, la viande blanche et les aliments « simples ».
Vous serez en meilleure santé, plus performant sur le vélo et dans la vie en général.
Les protéines sont essentielles pour la récupération et la reconstruction musculaire. Assurez-vous de consommer suffisamment de protéines.
Rassurez vous, on peut profiter de la vie raisonnablement tout en pratiquant du sport en quantité (notion subjective).
Pesées tous les deux jours.
Depuis plusieurs années, je pèse mes rations de glucides (pâte et riz surtout).
Je ne le fais pas dans le but de faire un régime. Comme je l’ai expliqué dans mon article sur la pratique du jeûne, j’ai quelques soucis avec la sensation de satiété. Cela me permet de ne pas trop manger sans raison valable.
Sans tomber dans l’obsession du poids, quand j’augmente de façon importante mes sorties et leur intensité, je me pèse tous les deux jours.
Cela me permet de vérifier que la tendance ne diminue pas trop pour adapter mes apports.
La nourriture est notre carburant : quand on manque d’énergie, les performances sont impactées et on ne peut pas progresser.
Toutefois, si vous avez des problèmes alimentaires ou de poids, il faut consulter un médecin nutritionniste avant de se lancer dans ce genre de manœuvre.
Étirements et massages
Souvent négligés (y compris par moi), les étirements sont très importants et doivent être faits tous les jours.
Ils permettent :
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- De s’échauffer pour préparer les muscles et tendons à l’effort et limiter les blessures.
- D’améliorer la circulation sanguine après l’effort et de réduire les douleurs musculaires pour la récupération.
- D’améliorer la souplesse et travailler les muscles profonds.
courses par des équipes spécialisées.
Sans avoir un masseur à disposition, les automassages sont efficaces.
Ils détendent et permettent de se relaxer après une sortie.
J’utilise de l’huile de coco et l’huile de massage Ostéo+ de la marque Léa Nature depuis plusieurs années. Au moins après les grosses sorties.
Cela décontracte les muscles et apaise les douleurs.
Hydratation
Boire suffisamment est crucial dans la vie quotidienne, encore plus dans la pratique sportive.
Nous sommes composés en majorité d’eau et le sport en consomme beaucoup par la sueur et la respiration. La déshydratation pendant l’activité pourrait entraîner une surchauffe de l’organisme, une baisse des performances, de la fatigue voire pire.
Je l’explique dans mon article 10 conseils pour faire du vélo avec la chaleur.
Il faut veiller à bien s’hydrater tous les jours et encore plus quand on s’entraîne de façon plus intensive.
Comment cela s’est déroulé ?
Absolument rien ne s’est passé comme prévu.
J’ai passé plusieurs semaines sans pouvoir rouler, car j’ai dû changer de vélo à la suite de d’une étude posturale. Malheureusement j’avais vendu les roues de mon précédent vélo entre temps.
Le temps des recherches, des achats, du montage, des réglages du nouveau vélo et les nombreuses péripéties comme une selle en carbone fissurée…
Cela a mis beaucoup de temps.
Je vous raconterais les suites de l’étude dans un autre article : ce fut compliqué.
Malgré tout, j’ai senti directement les bénéfices du nouveau vélo et encore plus après le retour à Altkirch. J’avais l’impression de voler sur le vélo et ça s’est remarqué dans mon club.
Finalement j’ai roulé ~4400 kilomètres sur les 5500 prévus initialement durant les 6 mois. Très inégalement répartis avec 1253 kilomètres en juin.
J’ai fait des sorties « dénivelé » dans la vallée de Chevreuse et dans le Vexin qui offre des parcours accidentés.
Les semaines de sortie quotidienne intense étaient dures : la fatigue s’accumule et la douleur musculaire est omniprésente. J’ai dû littéralement me cravacher pour les finir. Mentalement c’est déjà difficile de tenir et le corps atteint ses limites. Après de telles semaines, il est important de se reposer pour laisser au corps le temps de récupérer et capitaliser l’entraînement.
Un surentraînement augmente le risque de blessure et produit l’effet inverse pour la progression. Le repos fait partie intégrante de l’entraînement. Toutefois, aller au-delà de nos capacités permet d’atteindre un autre palier.
J’ai suivi le plan comme j’ai pu avec de multiples ajustements, mais j’ai senti une amélioration de ma forme et de mes capacités physiques.
Je ne dispose pas de capteur de puissance pour quantifier l’amélioration.
Avec l’habitude et le temps sur des parcours habituels, on peut se rendre compte des progrès. J’étais plus à l’aise sur les parcours difficiles et subissais moins les sorties très intensives au fil du temps. Mais fin juin je n’étais pas très serein sur ma forme pour la semaine de traversée des Alpes.
Faut-il absolument un équipement spécifique pour s’entraîner ?
« Trop de données tuent les données ».
Quand on débute le vélo, les seules données dont on dispose sont souvent nos sensations. C’est très bien et cela permet de mieux se connaître.
Avec le temps on achète un compteur plus ou moins sophistiqué et on se retrouve avec beaucoup plus d’informations sur nos sorties : vitesse, vitesse moyenne, fréquence cardiaque, cadence pour les plus courants.
Souvent accompagné d’information sur la forme et des valeurs théoriques de puissance dans les interfaces comme Strava ou les plateformes des marques.
Les données c’est très bien, savoir à quoi et comment s’en servir c’est mieux.
Dans le cas contraire, elles sont simplement esthétiques et inutiles.
Depuis le Covid-19, les home-trainers se sont démocratisés et de nombreuses plateformes proposent des programmes d’entraînement.
On peut installer un capteur de puissance qui mesurera la puissance développée.
Pour ceux qui suivent le Tour de France, on a tous en tête Christopher Froome les yeux rivés sur son capteur et ses données dans les ascensions de cols.
On compte 4 types de capteurs suivant le montage :
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- Dans les pédales
- Dans le moyeu de la roue
- Dans les manivelles du pédalier
- Dans le pédalier
Chacun ayant ses avantages, ses inconvénients et des contraintes en terme de prise de mesures qui influe sur la fiabilité et la précision des mesures.
Avec des prix allant d’environ 300 € (pour une Manivelle Capteur de Puissance Stages Cycling ou un Pédalier capteur de puissance Sram Rival) à plus de 3000 € pour la marque la plus réputée SRM Origin Road Carbon. Le prix d’un vélo…
SRM est le précurseur dans le domaine avec son premier capteur sorti en 1987 et une vraie référence pour la précision.
Un capteur fiable peu précis sera plus pertinent qu’un capteur très précis, mais moins fiable. L’entraînement est un exercice sur le long terme et les données doivent pouvoir être comparées.
Le problème est qu’ils ne se valent pas tous en termes de précision et de fiabilité. Les écarts sont très importants comme le montre une étude « Accuracy of Cycling Power Meters against a Mathematical Model of Treadmill Cycling » 2 dont vous pouvez trouver un résumé en français réalisé par Alban Lorenzini sur son site Cycles et Forme.
On constate une grande disparité entre les capteurs. Elle influe grandement sur la qualité des données recueillies et leur utilisabilité.
De plus, sans une bonne connaissance des paramètres indispensables à leur utilisation, ce sont de simples chiffres. On peut citer :
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- La puissance maximale aérobie (PMA) qui est la puissance que l’on développe à sa consommation maximale d’oxygène (VO²max).
- La connaissance de sa puissance fonctionnelle FTP (Functional Threshold Power) qui déterminera les zones d’entraînement.
- Pouvoir interpréter et comprendre les données récoltées pour pouvoir les utiliser pour s’entraîner.
- Maîtriser les méthodes d’entraînements en fonction des zones, etc. Pour pouvoir faire un programme adapté et cohérent en fonction de ses objectifs.
Il y a également l’échelle ESIE (estimation subjective de l’intensité de l’effort) qui a été théorisée en 1999 et présentée dans une publication scientifique.
GRAPPE (F.), GROSLAMBERT (A.), ROUILLON (J.D.).-Quantification des charges d’entraînement en cyclisme en fonction d’une échelle d’estimation subjective de l’intensité de l’exercice (échelle d’ESIE). VIIIe Congrès International de l’ACAPS, Macolin, Suisse, 31 oct -3 nov 1999.
Elle est notamment utilisée par la FFC (Fédération Française de Cyclisme) depuis 2005 et largement diffusée. Comme ici avec le « Programme d’entraînement adapté à la reprise de l’activité cycliste Post-confinement » (page 8).
Parmi les coauteurs on retrouve Frederic Grappe, docteur en biomécanique et physiologie de l’entraînement sportif. Il est aujourd’hui le Directeur de la Performance de l’équipe cycliste professionnelle Groupama-FDJ.
Annexes : publications scientifiques
Sommeil ↑
Un sujet essentiel.
Craven, Jonathan & Mccartney, Danielle & Desbrow, Ben & Sabapathy, Surendran & Bellinger, Phillip & Roberts, Llion & Irwin, Christopher. (2022). Effects of Acute Sleep Loss on Physical Performance: A Systematic and Meta-Analytical Review. Sports Medicine. 52. 1-22. 10.1007/s40279-022-01706-y.
« The Importance of Sleep for Athletic Performance » (Mah et al., 2011)
Fullagar, Hugh & Skorski, Sabrina & Duffield, Rob & Hammes, Daniel & Coutts, Aaron & Meyer, Tim. (2014). Sleep and Athletic Performance: The Effects of Sleep Loss on Exercise Performance, and Physiological and Cognitive Responses to Exercise. Sports Medicine. 45. 10.1007/s40279-014-0260-0.
Doherty R, Madigan SM, Nevill A, Warrington G, Ellis JG. The Sleep and Recovery Practices of Athletes. Nutrients. 2021 Apr 17;13(4):1330. doi: 10.3390/nu13041330. PMID: 33920560; PMCID: PMC8072992.
Watson AM. Sleep and Athletic Performance. Curr Sports Med Rep. 2017 Nov/Dec;16(6):413-418. doi: 10.1249/JSR.0000000000000418. PMID: 29135639.
Pratt, Rylan J., « The Impact of Sleep on Athletic Performance: A Review of the Literature » (2022). Honors Thesis. 245
Capteurs de puissance
Maier T, Schmid L, Müller B, Steiner T, Wehrlin JP. Accuracy of Cycling Power Meters against a Mathematical Model of Treadmill Cycling. Int J Sports Med. 2017 Jun;38(6):456-461. doi: 10.1055/s-0043-102945. Epub 2017 May 8. PMID: 28482367.
Grappe Frédéric, Groslambert Agnès, Beaulieu C., Rouillon Jean-Denis. Quantification subjective de la charge d’entraînement en cyclisme. In: Les Cahiers de l’INSEP, n°33, 2002. La charge de travail en sport de haut niveau. pp. 275-281.