TransAlpes 2022 : Introduction

Un voyage à vélo : la Route des grandes Alpes

Cette traversée a été organisée par la section route de mon club de vélo. Les étapes quotidiennes étaient définies et nous nous sommes relayés pour la conduite du camion. Il transportait les bagages, les vélos des conducteurs et le matériel + ravitaillement et repas du midi.

Cette organisation facilite grandement les voyages, réduit le coût et on pédale l’esprit tranquille.

Il y a tout de même de nombreuses agences de voyages spécialisées pour le vélo qui proposent des formules tout compris adaptées pour les cyclistes. Les tarifs varient en fonction du lieu, du voyage et de la saison.

Itinéraire de la route des Grandes Alpes
Source : https://www.routedesgrandesalpes.com/

Ce site regorge d’information pour préparer son voyage.

Programme : du vélo, du dénivelé et des kilomètres à gogo

La présentation du voyage m’a donné des frissons :

8 jours, 748 kilomètres et 20 001 m de dénivelé positif. Je me suis dit en rigolant que c’est le +1 m qui ferait le plus mal histoire de me rassurer un peu.

Nous avions la possibilité de choisir deux demi-journées « logistique » pour le camion. Nécessaire pour l’organisation, mais une chance de pouvoir récupérer.

Après avoir longuement réfléchi, j’ai choisi d’être dans le camion la matinée du 3e jour et l’après-midi du 6e jour.

J’ai donc « raté » le Cormet de Roselend et le col de la bonette. Ce n’est que partie remise.

Je retournerais les faire, ces cols sont sublimes

Chaque demi-journée répartie de façon équilibrée sur la semaine permettrait de récupérer et répartir la charge sur la semaine.

Avec du recul, je pense que c’était une très bonne décision.

      1. Thonon-les-Bains | Cluses => 68 kilomètres et 1633 m D+
      2. Cluses | Villard sur Doron => 83 kilomètres et 3081 m D+
      3. Villard sur Doron | Tignes => 94 kilomètres et 2777 m D+
      4. Tignes | Valloire => 119 kilomètres et 2726 m D+
      5. Valloire | Guillestre => 101 kilomètres et 2440 m D+
      6. Guillestre | Rimplas => 132 kilomètres et 3511 m D+
      7. Rimplas | Menton => 93 kilomètres et 2195 m D+
      8. Menton | Nice => 61 kilomètres et 1633 m D+

Une formidable aventure humaine et sportive

Une nouvelle expérience pour moi

Je n’avais jamais fait de voyage à vélo avant. J’avais simplement voyagé avec mon vélo et ponctué mon séjour dans les Vosges en Alsace de quelques sorties.

Mais un voyage entièrement dédié au vélo c’était une grande première.

Ce ne sera pas la dernière.

Confronté à moi-même dans une situation inconnue

Le vélo est un sport individuel qui se pratique en équipe. Mais dans ce genre de parcours, la sélection naturelle si on peut appeler ça comme cela se fait rapidement dans un groupe.

Je savais donc que je passerais probablement beaucoup de temps seul et livré à moi-même.

Quand on est en forme, c’est génial. En revanche, dans les moments difficiles où la douleur prend le pas sur le plaisir ; le temps paraît interminable et peut fracasser le moral à chaque tour de manivelle.

Habitué des sorties hivernales dans le froid, sous la pluie et face au vent pendant des heures, je sais ce que ça fait. Mais dans un col, la difficulté et la souffrance peuvent être décuplées par un moral très bas. Cela m’est déjà arrivé durant cette sortie.

Le dernier col de la journée était abominable. J’ai aussi manqué de discernement vu la journée de forte chaleur qui s’annonçait et commis l’erreur de ne pas prendre un bon petit déjeuner.

Je n’ai pas été suffisamment vigilant sur la gestion de l’eau et n’ai pas rechargé en route. Malheureusement, une fois dans le dernier col, il n’y a rien jusqu’au sommet où on peut seulement avoir de l’eau. Pas de boutique ou de restaurant.

Après le sommet du col il restait 23 km pour rentrer et j’étais physiquement sur la réserve. Très proche de l’hypoglycémie. C’était très dur.

J’ai clairement pris de gros risques et ça m’aura servi de leçon. Je fais mieux depuis : 10 conseils pour faire du vélo avec la chaleur.

Le vélo peut être cruel.

Le partage de l’aventure avec le club et les autres cyclistes

Nous étions 16 dans notre groupe. Pour la plupart des participants, nous avons l’habitude de rouler ensemble durant les sorties dominicales du club.

Puisque nous n’avons pas tous les mêmes capacités, le groupe s’est scindé en deux. Le premier groupe partait 1 h en avance le matin.

Au-delà du plaisir partagé avec des compagnons de route habituels, j’ai été surpris de voir autant de cyclistes sur l’itinéraire.

Il y a beaucoup de cyclistes dans les cols, mais pas seulement : des motos, des voitures, des clubs particuliers. C’est en fait un vaste regroupement.

On se fait encourager par les cyclistes qui nous dépassent, par les automobilistes et motards qui saluent notre courage. On encourage les cyclistes qui sont dans des moments difficiles quand on peut. J’ai vraiment eu l’impression de faire la traversée avec des centaines de sportifs.

Cela rajoute aux paysages un aspect de fraternité et d’appartenance à une large communauté.

Revoir des visages familiers

Ce qui m’a le plus surpris c’est de croiser chaque jour des cyclistes croisées les jours précédents. C’est un peu comme une longue randonnée. Un convoi continu entre Thonon-les-Bains et Menton.

J’ai discuté avec un cycliste qui venait d’Australie « juste » pour faire la route des grandes Alpes. Improbable.

Toute la semaine je dépassais systématiquement un groupe de cyclistes anglais le matin qui me reconnaissait et m’ont surnommé « Mr jolies chaussettes avec le BMC » avec un parfait accent british.

Ça laisse des souvenirs très drôles.

TransAlpes 2022
Pascal 
Cycling And Chill
Je vous laisse juger mon style 🙂

Des panoramas magnifiques et des routes mythiques

Étant régulièrement visités par les courses professionnelles, dont le Tour de France, les nombreux cols alpins sont au moins célèbres voire mythiques.

Des cols témoins de bagarres entre favoris que je voyais à la télévision.

Cela reste un rêve pour beaucoup de cyclistes dont je faisais partie.

J’en ai pris plein la vue durant toute la semaine : les paysages évoluent et offre une expérience bucolique.

C’est une récompense inestimable après avoir gravi un col à vélo.

Pour en avoir fait l’expérience en Alsace, je peux vous dire que ça n’a pas la même saveur de profiter d’un paysage après avoir grimpé à vélo que d’y être arrivé en voiture.

Un parfum de Tour de France.

Une partie de notre itinéraire était emprunté par le tour de France quelques jours après nous.

Durant la 10e étape qui passait par Thonon-les-Bains et le Col de Jambaz

Col de Jambaz - 1er col de la TransAlpes 2022 
Cycling And Chill
Col de Jambaz

Le lendemain avec le col du Télégraphe et le col du Galibier et pendant la 12e étape, le col du Galibier dans l’autre sens à partir de Briançon.

Des routes au revêtement parfait refaites pour l’occasion et lisses comme un billard, les inscriptions sur la route de noms de cyclistes professionnels…

Ça m’a fait drôle de me ressasser les moments où j’étais sur les mêmes routes que mes coureurs favoris. Cela donne un tout autre sens à leurs performances (et accessoirement la mienne).

De quoi éprouver son équipement

Une occasion parfaite pour se faire un avis global sur notre équipement et déceler les améliorations possibles.

Le vélo

Rien ne vaut ce genre de périple pour savoir si le vélo nous va vraiment et si on a fait les bons choix. En termes de confort, de facilité d’utilisation et de comportement.

C’était un moment crucial pour moi après mes déboires liés à l’étude posturale.

Avec un vélo que je ne connaissais pas encore parfaitement et que j’avais monté moi-même, c’était le moment de valider mes choix de pièces pour ce dernier.

J’étais plutôt confiant puisque j’ai appris à le connaître durant la préparation, mais le voyage serait bien plus engageant pour notre duo.

Les vêtements et accessoires

Les vêtements sont eux aussi mis à rude épreuve et cela permet d’avoir un avis sur une utilisation plus intensive. L’effort en prise dans une succession de cols n’a rien à voir avec des heures de selle pendant une sortie plate ou vallonnée.

Le confort des peaux de cuissard et des gants en première position, mais aussi de tout le reste de la tenue.

Véritable juge de paix.

J’ai eu quelques mauvaises surprises durant la semaine, mais globalement très satisfait.

La nutrition sportive

Autre point important, car si l’on ne supporte pas sur la durée ce que l’on prend, ça peut vite devenir un calvaire avec des troubles intestinaux.

J’utilise les mêmes produits depuis des années, mais je ne les avais jamais autant utilisés sur une semaine.

L’autre point de doute était l’utilisation durant une longue journée très chaude. La chaleur peut modifier notre tolérance.

En boisson isotonique j’utilise « Aptonia ISO+ » parfum citron. J’ai testé d’autres parfums, mais ils ne me vont pas.

Pour les barres, la marque Clif que j’achète par paquet de 12 vendu 19€. Ces barres sont très nourrissantes et délicieuses. Elles ramollissent, mais ne fondent pas pendant les fortes chaleurs, ne deviennent pas du béton l’hiver. La composition est excellente et en partie avec le label bio et sans une liste d’additifs interminable.

Preparation affaires TransAlpes
Preparation affaires TransAlpes Barres, piles et l’indispensable crème solaire

J’ai prévu 12 barres en sachant qu’il y avait peu de chance que j’en consomme deux dans une journée.

J’ai déjà réalisé une sortie de 200 kilomètres avec une seule barre (et une pause déjeuner).

Le meilleur prix que j’ai trouvé est chez notre Decathlon national. À l’unité elles sont vendues environ 2,5 € voir plus. Cela a augmenté un peu depuis (comme tout) mais je ne changerais pas.

Je n’utilise pas de gels

Bonus de l’année : des protéines

J’ai utilisé pour la première fois des protéines en complément pour la préparation durant mon programme intensif et pendant le séjour le soir pour améliorer ma récupération.

J’étais totalement contre par principe. Certainement influencé par l’image négative de certains sportifs complètement obsédés par leur prise de protéines et qui en boivent presque autant que de l’eau.

Whey Proteine Isolate

Je dirais que j’ai senti une nette amélioration. Elle est toutefois difficile à quantifier dû à l’éventuel effet placebo.

Mais je n’ai pas eu de problème de récupération entre les journées et je pense que ça a joué.

Après avoir fini le paquet, je n’en ai pas racheté et n’en utilise plus pour le moment.

Éprouver la préparation « maison »

Quand on se prépare à l’inconnu, il est difficile de juger de l’efficacité de la préparation avant d’y être.

J’ai choisi de me concocter un programme de préparation sans aide extérieure.

Je dirais que je ne m’en suis pas trop mal sorti, voire très bien.

Alors bien sûr, je sais que cela aurait pu être mieux avec un entraînement plus spécifique et mieux outillé.

Je parlerais plus en détail de ma préparation ultérieurement.

Gérer la succession d’efforts intenses sur plusieurs jours.

C’est l’aspect que je craignais le plus.

J’avais déjà :

      • Parcouru de longues distances en une journée : plus de 200 kilomètres
      • Effectué de grosses semaines avec du vélo plusieurs jours d’affilés

Mais cette fois, c’est totalement différent par rapport au dénivelé des étapes et à la répétition quotidienne pendant 8 jours.

Comment le corps supportera-t-il la répétition ? Comment pédaler en étant sûr de ne pas être totalement cramé le lendemain ? Dois-je m’économiser à tout prix ?

Je me suis posé de nombreuses questions sur comment gérer la semaine.

Le point sur mes choix avant de partir.

Le développement

J’ai fait le choix de garder mon 52/36 et la cassette de 30/11

Sans prétention ni sous-estimation de l’effort, je me suis dit que ça irait.

Il faut aussi préciser que j’avais déjà beaucoup dépensé pour le vélo et que presque tout était en rupture ou à des prix prohibitifs.

Généralement, il est recommandé de monter une transmission plus adaptée avec des plateaux de 50/34 et une cassette de 34 dents. Cela rend la difficulté des cols plus accessible.

Pas de crème pour « peau de chamois »

Historiquement, les cuissards contenaient une véritable peau de chamois qui durcissait au lavage et devait être assouplie. Aujourd’hui les inserts sont synthétiques et très techniques même si on continue à les appeler « peau de chamois ».

Remercions la technologie de préserver ces magnifiques animaux et nos postérieurs.

Beaucoup de cyclistes et guides conseillent l’utilisation de crème pour cuissard pour ces situations. Ces crèmes réduisent les frottements et évitent les irritations sur le séant (autrement dit le postérieur).

Elles sont antibactériennes, antifongiques, hydratantes et ont l’avantage de ne pas détériorer les matériaux techniques des peaux contrairement à de la vaseline par exemple.

Les plaies dans cette zone peuvent être très douloureuses.

Mais je n’en ai jamais utilisé malgré les longues sorties (plus de 11 h sur le vélo lors d’une sortie de 300 km) et jamais eu de problème particulier à ce niveau. Bien sûr j’ai déjà eu des gênes, des petites irritations, mais rien qui me fasse songer à utiliser de la crème.

Pour réduire les frottements, je supprime les poils (tondeuse ou épilation à la cire) et applique de la crème hydratante après les sorties.

Par précaution, j’ai préféré ne pas m’aventurer en terre inconnue.

Si vous avez un bon cuissard à votre taille (et pas besoin d’y mettre 200 €) et une selle qui vous convient, vous ne devriez pas avoir besoin de crème. Il faut préciser qu’un insert usé devient inconfortable et provoque des douleurs.

Évitez les cuissards premiers prix, cela pourrait vous dégoûter du vélo et vous blesser.

Pourtant je n’ai entendu que du bien de la crème ASSOS « Chamois Crème » qui existe en version « femme » également. De nombreux membres de mon club en utilisent et en ont utilisé pendant la traversée.

Presque toute la garde-robe

À la montagne, la météo peut être changeante. Bien que le voyage se déroule en juillet, les changements climatiques de ces dernières années n’excluaient pas la présence de pluie ou de conditions très fraîches, voire froides. Surtout avec l’altitude de deux géants : le col de l’Iseran (2770 m) et le col de la bonette (2715 m) et sa cime à 2860 m d’altitude.

J’ai donc pris les vêtements d’hiver et de pluie en plus des tenues d’été.

Pièces de rechange et outils d’entretien

Sur ce genre de séjour, il faut vraiment prévoir l’imprévu

J’ai amené :

      • Deux pneus de rechange
      • Des piles bouton pour les capteurs (et éventuellement les manettes)
      • Chargeurs (y compris des batteries de dérailleurs)
      • Cire pour la lubrification de la transmission
      • De la graisse
      • Une chaîne de rechange neuve lubrifiée
      • 3 chambres à air
      • Des outils, dont la clé dynamométrique, une clé pour la cassette, un dérive-chaîne

J’ai aussi pris le soin de prendre 4 patins de rechange. Les premières descentes de col peuvent littéralement « manger » les patins si le réglage n’est pas optimal.

En prévision, j’avais changé plateaux, chaîne et cassette qui commençaient à fatiguer. Ce n’est pas le moment d’avoir des vitesses qui sautent.

J’ai testé aussi des lingettes nettoyantes NEATT. Je n’en avais jamais utilisé pour des raisons écologiques, économiques (le coût par lingette n’est pas négligeable) et je préfère laver mon vélo « normalement ».

Elles sont pratiques et très efficaces. J’ai le même paquet et elles n’ont pas séché. J’en utilise quand je n’ai pas le temps ou vraiment (vraiment) pas envie de le laver dans la baignoire.

NEATT est la marque « distributeur » du site Alltricks. Elle propose des produits avec un bon rapport qualité/prix sans le surplus lié à la simple présence des marques premium.

Pour être parfaitement honnête, c’était le premier produit que j’achetais de la marque. Mais j’ai récemment acheté cette pompe après que ma Zefal Air 3 cesse de fonctionner après 10 ans de bons et loyaux services. Exceptionnel pour une pompe achetée environ 15 €, qui a voyagé en avion et tombait fréquemment. Montée en gamme en espérant qu’elle durera aussi longtemps.

La pompe à pied AERO est très bien conçue. Fabriqué en aluminium, je la trouve magnifique et son utilisation est aisée. Elle donne un sentiment de solidité.


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